Interview d’Eliane Rein, Coordinatrice des maîtresses de maisons aux Maisons d’enfants de Richemont

Enfance, Non classé, Portrait de collaborateur(rice)
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Eliane Rein exerce le métier de coordonnatrice des maîtresses de maison dans l’une des Maisons d’enfants de Richemont de la Fondation.

Ce qui vous a intéressé à la Fondation ou dans votre poste ?

Mon poste est multifonction, il n’y a pas de monotonie. On connait les grandes lignes de notre journée mais on n’a pas de programme défini. Il y a toujours des aléas comme un enfant malade ou une collègue que l’on doit remplacer, ce qui fait que l’on n’a pas le temps de s’ennuyer.

Quel est votre parcours scolaire et professionnel ?

J’ai un BEP sténo-dactyle que je n’ai jamais mis en action. (Sténodactylographie : Technique qui combine à la fois la rédaction à l’ordinateur et l’utilisation de symboles ce qui permet de remettre un discours au propre par exemple.)

Au début de ma carrière, j’ai acheté une petite maison avec un café/restaurant car mon mari était restaurateur. Mais pour des raisons familiales et parce que nous n’arrivions pas à en vivre, nous avons dû abandonner cette activité. J’étais également vendeuse en boulangerie, suite à un accident, j’ai dû arrêter ce travail car il devenait trop physique et il fallait porter des choses lourdes.

Mon ex-mari, travaillait en tant que cuisinier pour l’association œuvre Guénange Richemont, j’ai donc commencé par faire des remplacements (cuisine, ménage, vaisselle…). Les directeurs des deux établissements étaient en lien et on m’a demandé si je voulais aller sur le site de Richemont. Au début, j’étais employée de service donc je nettoyais les bureaux, j’aidais au service du midi. Puis l’économe (personne qui gère les achats des aliments) est partie à la retraite et j’en ai profité pour reprendre son poste, le fait d’avoir des notions de secrétariat m’a beaucoup aidé.

Depuis 2008, nous avons été repris par la Fondation. On est ainsi passé d’un internat avec 60 enfants placés dans un seul et même bâtiment à des pavillons qui sont des maisons ayant la capacité d’accueillir en 8 et 10 enfants. C’est également le moyen d’intégrer les enfants dans la vie commune avec des copains de quartier ou en leur permettant d’aller jouer au ballon dehors avec les voisins. Le fait qu’ils ne soient pas beaucoup, cela leur permet de se sentir chez eux. Maintenant on a 40 enfants mais on a des lits d’urgence dans chaque maison. J’ai été formée par la Fondation au métier de maitresse de Maison, ce qui n’existait pas avant. J’ai reçu des notions de nutrition, de nettoyage et les normes en vigueur. On essaye au maximum de garder cet esprit de « Maman » du groupe, en les faisant manger au mieux avec des produits frais et de qualité.

En quoi consiste votre poste ?

Je suis coordinatrice mais c’est un poste qui n’existe pas vraiment, il pose juste un nom sur les responsabilités qui m’ont été accordées au fil du temps. Ce métier me laisse une certaine souplesse. On m’a donné ce poste pour pouvoir dire que je gère l’urgence et commandes de matériel.

J’ai une maison attitrée depuis 2013 à Mézière, je l’appelle « Ma maison » parce que je l’ai visitée plusieurs fois avec l’ancienne directrice.

Ce que j’apprécie, c’est qu’on me fait confiance. On a une bonne relation professionnelle avec le directeur ce qui est agréable, je n’ai jamais eu d’arrêts maladies, j’aime bien venir parce que je me sens utile. Si je prends des congés je veux être sûre que la maison va bien tourner. Ce ne sont pas nos enfants, mais en tant que Maîtresse de maison on est là tous les jours, on est leur repère.

Je fais de l’évènementiel, ce qui est bien c’est que j’ai quartier libre et c’est un souffle que l’on me donne et ça me booste. (Un des évènements organisés aux Maisons d’Enfants de Richemont est le Casinoël que vous avez pu retrouver sur nos réseaux sociaux.) Je connais tout le personnel et tous les enfants et tout le monde me connait.

Afin d’accompagner les jeunes jusqu’à la majorité, dans chaque pavillon, on a aménagé le garage en studio pour que l’enfant puisse être seul sans être trop loin. Ils apprennent ainsi à gérer leur argent mais aussi à nettoyer leur studio, à trouver un emploi…

Je nettoie également les bureaux administratifs, tâche que j’ai repris d’une collègue ayant des problèmes de santé.

Une journée type :

Ma journée reste type malgré les aléas de tous les jours.

Le matin, j’arrive normalement à 7h mais je suis toujours là avant car il y a un enfant qui est en IME et il doit partir à 7h05. Donc je veux être là pour lui aussi. Je fais encore les tartines des enfants. Je leur fais leur petit déjeuner, puis quand ils vont se brosser les dents avec l’éducatrice, je vérifie leur sac pour voir s’ils ont tout pour l’école. A 8h30, je suis de retour de l’école et je commence mon ménage, le linge, le menu. Je leur cuisine le repas du soir également.

Le mercredi on mange tous ensemble avec les éducateurs comme les enfants reviennent de l’école. Le mardi on est de permanence avec un enfant qui ne va pas à l’école donc on l’accueille aussi.

Votre plus grande fierté ?

La reconnaissance de mon travail, pouvoir me retourner et me dire que je peux y aller.

Votre devise

Pour bien faire son travail, ne jamais y aller à reculons.

Un mot pour décrire votre poste :

Thérapie