Vincent de Paul
Né en 1581 dans une famille modeste à Pouy dans les Landes rebaptisé aujourd’hui Saint-Vincent-de-Paul, ce petit paysan manifeste très jeune une vive intelligence. Son père vend deux bœufs pour payer ses études d’abord chez les Cordeliers de Dax puis à la faculté de théologie de Toulouse. En 1600, il est ordonné prêtre à Château-l’Évêque et devient en 1604 bachelier en théologie.
Au cours d’un voyage de Marseille à Narbonne par mer, Vincent de Paul est capturé par des pirates, emmené à Tunis et vendu comme esclave à un alchimiste qui se convertit après deux années en sa présence. Vincent réussit finalement à s’enfuir et se rend à Paris en 1608. Il devient aumônier de la reine Margot puis curé de Clichy en 1612 où il restaure l’église et crée une école cléricale.
En 1613, Vincent entre comme précepteur dans la maison d’Emmanuel de Gondi, général des galères de France. Il se confronte à la puissance de la noblesse et à la misère des paysans. Cette prise de conscience qu’il appelle sa » conversion » lui fait renoncer à ses privilèges pour consacrer sa vie au service des plus démunis : les mendiants, les forçats, les enfants martyrs, les vieillards et les malades abandonnés. Pour lutter contre cette pauvreté et organiser la charité, il fonde en 1617 avec des dames de diverses conditions sociales, la première » confrérie de la Charité « . Il est alors curé de Châtillon-sur-Chalaronne. De retour chez le comte de Gondi, il se fait missionnaire sur ses terres et est nommé aumônier général des galères en 1619.
En 1632 afin de poursuivre l’évangélisation du monde rural, Madame de Gondi met à disposition de Vincent, les moyens financiers pour fonder une congrégation de prêtres missionnaires qui prend le nom de » Lazaristes « . Ces prêtres seront rassemblés et formés dans des écoles appelées » séminaires « .
La France entière se couvre alors d’un vaste réseau de « Charité ». D’humbles filles de villages venues spontanément servir les pauvres aux côtés des « Dames » de la Charité, sont dispersées dans une multitude de confréries. Louise de Marillac une veuve pieuse appartenant à la haute noblesse, collaboratrice de Vincent, perçut la nécessité de les regrouper afin d’améliorer leur formation et leur accompagnement dans leur service tant corporel que spirituel. En novembre 1633, elle reçoit chez elle les six premières « Filles », ce seront les « Filles de la Charité« .
En 1633, Vincent fonde avec Louise l’Institution des Filles de la Charité » appelées aussi « Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul ». Ces religieuses sans uniformes oeuvrent sans voiles, c’était une nouveauté pour l’Église, qui n’admettait pas les religieuses hors des cloîtres.
A partir de 1632, les guerres dévastent les provinces, Vincent y organise inlassablement les secours. L’année 1633 voit l’institution de la « Fondation de la confrérie de l’Hôtel-Dieu » à Paris où interviennent les Filles de la Charité. On lui doit la création des hôpitaux de Bicêtre pour les aliénés, de la Pitié et de la Salpétrière pour les pauvres ainsi que l’Hôpital du Saint Nom-de-Jésus à Paris pour les vieillards. Dès 1638 débute l’oeuvre des « Enfants Trouvés« , Vincent créa pour cela un établissement pour ces enfants.
Le corps épuisé, mais l’esprit et le cœur toujours vifs et inventifs («l’amour est inventif jusqu’à l’infini» disait-il), Vincent mourut à Saint-Lazare le 27 septembre 1660. Il sera canonisé par le pape Clément XII, le 16 juin 1737.
Saint Vincent est considéré comme le grand apôtre de la charité et le précurseur de l’action sociale.