[Portrait collaborateur] Damien Muller, chef de cuisine à la Maison de retraite Saint Charles à Schiltigheim.

Personnes Agées, Portrait de collaborateur(rice)

 

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Retrouvez le témoignage de Damien Muller, 46 ans, chef de cuisine à la Maison de retraite Saint Charles à Schiltigheim de la Fondation Vincent de Paul depuis bientôt 1 an. Il revient avec nous sur son parcours et sur son envie aujourd’hui de travailler pour et avec les résidents de la maison de retraite.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours professionnel ?

A 15 ans, j’ai effectué un apprentissage en cuisine et en pâtisserie. Cela a été très enrichissant dans mon parcours professionnel pour la précision en pâtisserie qui est très recherchée. Je suis ensuite parti 2 ans en Outre-mer faire un service militaire au Sénégal. Affecté en cuisine, j’ai pu découvrir d’autres saveurs et des produits exotiques.

Mon objectif professionnel a toujours été de devenir chef de cuisine à mes 30 ans. Mon plaisir pour la cuisine a été un véritable moteur. Je l’ai été à 28 ans. J’ai travaillé dans divers restaurants, des étoilés Michelin, des Winstub dans la région.

Comment êtes-vous arrivé à la Fondation Vincent de Paul ?

Suite à toutes ces expériences, j’ai été tenté par un poste de commercial pour des professionnels dans la restauration pendant 2 ans. Aujourd’hui, à 46 ans, j’ai eu envie de relever un nouveau challenge : être chef de cuisine en collectivité. La Maison de retraite Saint Charles recherchait quelqu’un. Je recherchais un poste où je pouvais faire à la fois de la production, de la gestion et du management. Ce que m’offre aujourd’hui mon poste de chef de cuisine et me rend très épanoui.

Une anecdote : Mon équipe avait besoin de renouveler leur tenue. Mon premier geste de chef a été de laisser choisir mon équipe. Aujourd’hui, je m’implique beaucoup et applique un management participatif.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

Le relationnel. Aujourd’hui je ne travaille plus seulement en cuisine. J’ai besoin d’échanger, de rencontrer les résident(e)s, de savoir qu’ils prennent du plaisir à goûter notre travail.

Je pourrais même dire que l’alimentation dans une maison de retraite est devenue un « médicament » pour les résident(e)s. On donne du plaisir. J’essaye de parler le plus souvent possible, de les écouter. Tous les trimestres, on se réunit pour parler ce qu’ils aiment, de leurs goûts. J’essaye des nouveautés avec mon équipe et je prends en compte leur avis.

Je communique également avec les autres chefs de cuisine des autres établissements de la Fondation, c’est important de s’entraider, d’échanger les techniques et de voir la problématique de chacun.

Quels sont les moments marquants à la Fondation ?

Pour moi, ce que j’apprécie fortement, c’est de travailler avec plusieurs services et que nous soyons tous mobilisés pour nos résident(e)s pour satisfaire leurs besoins. Au niveau de mes valeurs, je suis très empathique avec les personnes âgées. C’est important que je sois là avec mon équipe et que je puisse faire sourire les résident(e)s avec ma cuisine. Je ne me sens pas seul, je sais que je suis intégré à Saint Charles et à la Fondation.

Une autre anecdote : il y a 1 mois, j’avais préparé une choucroute au poisson, le lendemain une résidente est venu me dire « Vous m’avez fait voyager avec votre choucroute au poisson, quand je l’ai mangé, j’ai fermé les yeux et je me voyais à la maison Kammerzell à Strasbourg avec mon mari. Nous y allions souvent et nous prenions ce plat. Mon mari est décédé, je me retrouve seule, et grâce à vous, le temps d’un repas, je me suis vue dans ce restaurant avec lui. »

Ce sont tous ces moments de vie qui sont très importants pour les résident(e)s. Aujourd’hui, il faut donner de la vie dans une maison de retraite. Nous travaillons avec l’humain. On est là pour eux. On les accompagne, on peut leur faire plaisir, leur proposer des animations et surtout nous transmettons mon équipe et moi-même notre passion pour la cuisine.