Interview collaborateur : Philippe Fortunat, Cadre de santé à la Maison de retraite Poincaré à Bouxières-Aux-Dames

Fondation, Portrait de collaborateur(rice)
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Nous avons rencontré, Philippe Fortunat, cadre de santé depuis août 2022 à la Maison de retraite Poincaré à Bouxières-aux-Dames. Il revient, avec nous, sur son parcours et son métier au sein de cet établissement.

Qu’est-ce qui vous intéresse dans votre poste ?
J’exerce la fonction de cadre de santé depuis août 2002. En quête d’un nouveau poste, j’ai postulé, une première fois, sans succès à la Maison de retraite Poincaré. En 2022, j’ai renouvelé ma candidature que Mme Véronique Lafrogne (ancienne directrice de la Maison de retraite), que je remercie sincèrement encore aujourd’hui, a retenue.

C‘est avec plaisir que je viens exercer à Poincaré. Lorsque vous avez connu le pire dans vos expériences professionnelles précédentes, vous ne pouvez qu’apprécier et vous réjouir de vos conditions actuelles de travail. Je pense avoir réussi mon intégration, que ce soit avec l’équipe administrative ou soignante. Aujourd’hui, je n’ai en charge que le soin ; le dernier poste que j’ai occupé était multifonction, je gérais le soin et l’hébergement ainsi que toutes les problématiques qui s’accompagnent. Par exemple, le planning des salariés, le retard ou la non livraison du pain, les pannes des armoires réfrigérantes… J’étais aussi à l’accueil car personne n’occupait ce poste et bien d’autres tâches encore. Retrouver mon cœur de métier est une source de plaisir, je le répète quotidiennement aux équipes : c’est un bonheur pour moi de finir une carrière à la Maison de retraite Poincaré.

L’EHPAD a une capacité d’accueil de 100 places avec un taux d’occupation de 99% en moyenne. Le ratio d’encadrement est relativement confortable avec 39 ETP (infirmiers, aides-soignants, psychologue, médecin coordinateur et ergothérapeute) qui participent au bon fonctionnement des services de soins au sein de la Maison de retraite Poincaré.

Quel est votre parcours scolaire et professionnel ?
J’ai débuté mon parcours universitaire par un DEUG d’Histoire-Géographie ; mais par manque de travail et d’investissement, je n’ai pas acquis le niveau nécessaire pour poursuivre en 2ème année. Ensuite, j’ai réalisé une brève formation de 6 mois en commercialisation de matériels bureautiques et informatique. N’ayant pas la « bosse » du commerce, j’ai interrompu cette formation.

Puis en 1983, j’ai commencé mes études dans le domaine de la Santé avec un Diplôme d’Etat d’Infirmier à l’IFSI au CHRU de Nancy, une Licence de Sciences Sanitaires et Sociales avec une option Santé publique à l’Ecole de Santé Publique à Nancy I et fini mon parcours scolaire avec un Master de gestion des entreprises sociales et de santé, à l’I.A.E. de Toulouse.

En ce qui concerne mon parcours professionnel, j’ai débuté comme infirmier intérimaire pendant 4 ans puis infirmier libéral pendant 10 ans. J’ai ensuite été responsable d’une association de soins à domicile (infirmières et SSIAD) dans l’Aveyron de 2002 à 2005. Puis je suis revenu en Lorraine, où j’exerce depuis 2006, la fonction de cadre de santé. Tout ce parcours m’a enfin conduit à la Fondation en 2022.

Si je devais recommencer mon parcours, il serait identique.

Quel est le métier que vous auriez voulu faire en étant petit ?
Mon rêve était de devenir professeur d’histoire-géographie, grâce ou à cause de Mr Toussaint, professeur, d’histoire-géo en 5ème. Il m’a vraiment transmis cette passion grâce à sa façon dont il enseignait l’Histoire.

En quoi consiste votre poste ?

 « Faire pour le mieux afin que le soin se réalise dans les meilleures conditions possibles »

Ce qui signifie que je suis responsable de l’activité soins dans sa globalité.

Mes missions principales consistent à gérer et encadrer les différents corps de métier du soin pour maintenir et privilégier l’autonomie de la personne âgée, en participant à la démarche collective de l’établissement et en mettant en œuvre les moyens permettant d’optimiser la coordination et la coopération entre les services. Je gère les commandes de matériels et les différents imprévus. J’assure aussi des astreintes mais je préfère les surnommer « contrainte ».  Je les appelle ainsi car je n’ai pas le choix, c’est stipulé dans mon contrat. C’est la partie de mon travail qui me génère le plus de stress.

Il y a deux parties au sein de mon métier, celle visible qui est tout ce qui est concret pour les équipes et celle invisible qui concerne la mise en place des projets pour faire évoluer l’établissement.

La première partie visible de mon métier est liée à la gestion des ressources humaines qui occupe une bonne partie de mon emploi du temps.  Le planning en est le meilleur exemple ; il faut jongler avec les congés, l’absentéisme… de manière à ce qu’il y ait toujours quelqu’un pour s’occuper des résidents.  Je réalise également les entretiens d’embauche, l’accueil des étudiants, les entretiens annuels et répond aux diverses sollicitations de tous les professionnels

Je participe aux différentes réunions :  pluridisciplinaire, gériatrique, Conseil de Vie Sociale, projets personnalisés …. Je collabore avec toutes les fonctions supports de l’établissement.

Une autre fonction est celle de la communication aussi bien avec les équipes qu’avec les familles. Il est important de les entendre et l’écoute permet de désamorcer une situation aigue et empêcher que cela n’amplifie.

Et j’en oublie tellement d’autres.

La deuxième partie de mon métier est invisible.

Depuis mon arrivée, j’essaie de faire évoluer la prise en charge du résident ; que les soignants ne fassent pas que du soin mais s’occupent aussi de leur bien-être. Depuis mon arrivée, j’ai pu observer une collaboration et un investissement croissant des soignants.

Quelques exemples pour illustrer : Premièrement, grâce à une bénévole, nous avons pu mettre en place une sortie marché tous les premiers vendredis de chaque mois. Si au début les équipes pouvaient être réticentes, maintenant c’est devenu un rendez-vous régulier. En toute autonomie, elles ont emmené les résidents voir les jardins éphémères sur la place Stanislas et pendant la période de Noël, regarder les illuminations et les décorations au centre-ville de Nancy.

Les équipes sont également force de proposition. Trois aides-soignantes ont pour projet d’améliorer la fin de vie ; un projet très complet : une mallette dans laquelle se trouveraient un poste radio pour diffuser de la musique douce, une lampe pour de la lumière tamisée ainsi qu’un diffuseur d’huiles essentielles… Cela permettra de dédramatiser cette période difficile.

Une citation, un mot pour décrire votre poste ?
Coordinateur :  je fais ce qu’il faut pour que tout se déroule pour le mieux.

Si vous posez la question aux collègues de Mr. Fortunat, ils vous décriront son poste comme essentiel.

En conclusion :  les vœux que j’ai formulés à l’équipe de la Maison de retraite :
Parce que 2023 a été une formidable année professionnelle et que sans vous elle n’aurait pas été la même.  Je vous présente tous mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année ; qu’elle soit remplie de merveilleux moments qui vous combleront de bonheur.