[Portrait collaborateurs] Philippe Doh et Cyril Cassayre, agents techniques à l’IME Le Rosaire à Rettel.

Enfance, Portrait de collaborateur(rice)

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Retrouvez les témoignages de Cyril Cassayre, 41 ans et de Philippe Doh, 60 ans, agents techniques à l’IME Le Rosaire depuis bientôt 1 an. Ils reviennent avec nous sur leur parcours et leur envie d’aider les 65 enfants environ (de 5 à 21 ans) de cet établissement.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours professionnel ?

Philippe : Pour ma part j’ai commencé par un CAP électricien pendant 3 ans. Tout d’abord, j’ai travaillé dans le domaine de l’électricité pendant pas mal de temps dans diverses entreprises, j’ai ensuite travaillé un long moment dans les espaces verts. Après, je suis parti avec un ami qui avait ouvert une entreprise en électricité, malheureusement l’entreprise n’a pas tenu le coup.

J’ai essayé de travailler dans la photographie par la suite puisque j’adore la photo depuis toujours mais ça n’a pas fonctionné non plus. J’ai essayé de monter une société en impression 3D mais ça n’a également pas abouti, à côté de cela j’ai eu des problèmes personnels ce qui explique mon absence pendant 5 ans sur le marché du travail, cette période a été difficile pour moi. Et petit à petit, à force de volonté, j’ai réussi à me reconstruire et à vouloir me battre pour faire quelque chose de ma vie.

Juste avant d’arriver à la Fondation, j’avais réalisé un stage de réinsertion à SOS village enfant pendant 1 an mais ils n’ont pas pu me garder, j’ai ensuite postulé ici et Claude Lieber, le directeur de l’IME m’a reçu, je lui ai raconté toute mon histoire, j’ai expliqué ma volonté de m’en sortir, je ne cache pas que cela a été difficile mais il m’a compris et m’a accepté en appréciant ma franchise.

Je suis maintenant très épanoui ici et très content d’avoir pu reconstruire ma vie et d’être tombé sur une si belle équipe.

Cyril : J’ai commencé ma carrière par un CAP tailleur de pierre et métiers de la pierre. A 19 ans j’ai eu une révélation et je suis partie à l’armée. J’ai fait 21 ans à l’Armée de Terre, dont 19 ans en unité de combat et mes deux dernières années je les ai faites en entretien d’infrastructure, j’avais 15 personnes sous mes ordres.  Au bout de 21 ans, j’ai postulé ici où j’ai eu une reconversion pendant 4 mois. J’ai été prêté par l’armée et au bout des 4 mois, j’ai eu la proposition d’un contrat à partir de novembre dernier. Mon parcours a beaucoup changé, avant je n’étais pas la 9 mois sur les 12 mois dans l’année.

Au final, les deux métiers que j’ai effectués restent du management. Ça reste simple, quand on arrive dans un centre où il faut beaucoup écouter et proposer des solutions, l’avantage c’est que j’ai toujours connu cela.

Comment êtes-vous arrivé à la Fondation Vincent de Paul ?

Philippe : Le poste que proposait la Fondation était le type de poste que je recherchais. Dans ma vie, j’ai toujours aimé bricoler et toucher à tout et travailler avec/au service des enfants me plaisait également. Aujourd’hui avec Cyril, notre devise est simple, tout ce qu’on fait, c’est pour les enfants, on cherche à ce qu’ils soient encadrés de la meilleure des manières possibles. C’est pour les enfants qu’on travaille.

Les enfants qui ont des difficultés, jamais ne je pourrais les renier, au contraire, quand ils viennent me prendre dans leurs bras, ça me rend heureux et je les accepte et puis, ça nous fait du bien à nous aussi.

Ce n’est pas facile pour les enfants qui sont en situation de handicap, le regard de la société les blesse, et nous avons envie d’être là pour les aider.

Cyril : Au départ, je souhaitais être éducateur spécialisé. J’ai reçu plusieurs offres pour des formations également mais j’ai vu par la suite que le poste s’ouvrait ici en tant qu’ouvrier d’entretien. L’annonce m’a tout de suite interpellé puisqu’il était indiqué qu’on pouvait également s’occuper des enfants et faire de l’entretien, ce qui lié un peu mes deux aspirations professionnelles. J’ai toujours aimé être entouré les jeunes et j’ai une passion pour le bricolage depuis un bon moment.

Aujourd’hui avec Philippe, notre devise est simple, tout ce qu’on fait, c’est pour les enfants, on cherche à ce qu’ils soient encadrés de la meilleure des manières possibles. C’est pour les enfants qu’on travaille.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

Ce qui nous plaît le plus c’est qu’ici on touche à tout et on ne fait jamais la même chose. On a beaucoup de congés ce qui est très avantageux également. Sur l’année, on a environ 2 semaines de plus que tout le monde.  Ce qui nous plait également, c’est qu’on sent qu’il y a de l’humain derrière notre poste.

La seule contrainte, c’est qu’on ne peut rien laisser trainer, on ne doit pas oublier de ranger un seul outil qui pourrait être dangereux pour les enfants.

Cyril : « J’aurai pu partir 20 fois avec toutes les offres que je reçois, mais je suis bien ici donc je reste ».

 Quels sont les moments marquants à la Fondation ?

Un des plus beaux moments que nous avons vécus a été l’ouverture du pavillon à Yutz, nous avons travaillé dessus de novembre 2021 jusqu’à avril 2022 et de voir les enfants arriver là-bas, voir tous les remerciements qu’on a reçu, et se dire qu’enfin ils peuvent vivre en maison, pour nous comme pour eux, c’est un énorme cadeau.

Philippe : « Quand les enfants ont découvert l’endroit, ils sont venus nous voir et nous dire merci, vous avez fait du bon travail, c’est génial. C’est gratifiant, ils ont le sourire jusque derrière les oreilles.

Une autre chose qui me marquera à vie ; c’est le fait que le directeur est accepté de me faire confiance et m’a laissé une chance. Voir qu’aujourd’hui il n’a aucun regret à m’avoir embauché est une des plus belles réussites pour moi. »

Cyril : « C’était une bonne période, même si c’était stressant puisqu’on on nous mettait la pression pour que ça ouvre à temps mais nous avons réussi.

Pour moi, toute ma vie a changé, mon rythme de vie a totalement changé. Je fais plus 200 km par jour, je peux rentrer tous les soirs à la maison, je n’ai plus mes soucis de management comme auparavant. Maintenant je peux prendre mes congés comme j’en ai besoin et envie et plus comme on me les impose. Ce nouveau départ a été pour moi une de mes plus belles réussites.»