[Portrait collaboratrices] Nelly YVES et Aurore GIRARDIN, lingères à la Maison de retraite Sainte Famille à Montigny-Lès-Metz

Portrait de collaborateur(rice)

IMG_1520_portraits_Nelly_Aurore_MDR_SainteFamille_web

 

Retrouvez les témoignages de Nelly Yves et d’Aurore Girardin, lingères à la Maison de retraite (EHPAD) Sainte Famille à Montigny-Lès-Metz depuis quelques années. Elles reviennent avec nous sur leur parcours et leur envie d’aider les 120 résidents de cette maison de retraite.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours professionnel ?

Aurore : Mon parcours professionnel ? J’ai à la base un niveau BEP Carrière Sanitaire et Social. J’ai ensuite fait énormément d’autres métiers, aussi bien dans l’industrie automobile que dans la santé : j’ai été agent de soin auprès de personnes polyhandicapées. J’ai également beaucoup travaillé dans la vente alimentaire, non-alimentaire, j’ai même travaillé chez un opticien.

J’ai également travaillé un an en tant que lingère dans un autre établissement auparavant ce qui m’a beaucoup plu.

Nelly : J’ai également un BEP Carrière Sanitaire et Social. Et moi, cela fait 31 ans que je suis ici à la Maison de retraite Sainte Famille. J’y ai travaillé 13 ans en tant que veilleuse de nuit, et après un congé parental, un poste s’est libéré. Comme le roulement sur mon poste avait changé, cela ne me convenait plus. Il était temps pour moi de voir autre chose, j’ai donc été embauché en tant que lingère ici et cela fait maintenant 18 ans.

 

Comment êtes-vous arrivée à la Fondation Vincent de Paul ?

Aurore : Je venais de terminer un contrat d’intérim chez Peugeot-Citroën à Metz et je recherchais du travail. Je suis alors tombée sur une annonce de Pôle emploi qui cherchait une lingère pour cet établissement. Le poste nécessitait d’avoir un an d’expérience, j’ai donc décidé de postuler. En décembre 2022, cela fera 7 ans que je suis lingère ici à la Maison de retraite Sainte Famille à Montigny-Lès-Metz.

Je n’avais pas d’attache particulière à la Fondation au départ, j’ignorais même qu’elle existait mais j’avais besoin de travail et besoin d’argent.

Nelly : Pour ma part je connaissais une aide-soignante qui travaillait ici, au départ l’équipe cherchait quelqu’un pour les vacances. Avant de venir ici, je travaillais comme assistante maternelle chez deux médecins, je m’occupais de leurs 4 enfants mais j’ai toujours pensé que travailler avec les personnes âgées serait plus épanouissant pour moi. J’avais envie de me rediriger dans ce « secteur » ce qui m’a fait postuler à la maison de retraite et depuis je suis toujours restée.

 

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

Nelly : Je dirais la satisfaction de rendre le résident propre. En fait, nous sommes un binôme et nous avons très à cœur de rendre au résident son linge bien traité. Je me dis toujours : « si ma maman était là, je n’apprécierais pas d’arriver et que ces vêtements soient pleins de tâches. »

C’est vrai que notre métier n’est pas toujours facile, malgré ce que l’on pourrait croire, on aurait besoin d’une personne à mi-temps en plus mais on essaye toujours de pallier au bien-être des résidents, que les aides-soignantes puissent travailler convenablement et que le résident ait ce qu’il lui faut.

On a, par exemple, une résidente qui stresse beaucoup si elle n’a pas ses vêtements du lendemain le plus tôt possible dans sa chambre donc on va faire des efforts. On va lui mettre ses vêtements à laver en priorité et cela soit disponible le plus tôt possible pour elle. On essaye de palier à ses besoins pour qu’elle ne stresse pas les aides-soignantes, l’accueil et tout le reste du personnel, c’est la qualité de vie au travail qui compte le plus.

Aurore : On va toujours faire en sorte d’aider le résident le plus rapidement possible. On va essayer d’éviter un stress à des personnes âgées pour qui ça compte beaucoup puisqu’ils n’ont plus beaucoup d’autres centres d’intérêts.

 

Quels sont les moments marquants à la Fondation ? Positifs ou négatifs ?

Aurore : Moi je trouve qu’on travaille beaucoup dans le stress ici, des moments positifs ? J’en ai grâce à ma collègue Nelly avec qui je m’entends très bien. Aussi, le premier mardi de chaque mois, un petit-déjeuner est offert par la direction. C’est très bien pour la cohésion d’équipe, c’est un self, on choisit ce que l’on veut, il y a de tout, c’est très sympa.  Mais notre poste n’est vraiment pas facile, il faut être très autonome et ne jamais baisser les bras.

Nelly : Il y a bien évidemment des moments marquants dans le positif mais dans le négatif aussi.

On vient malheureusement de subir le décès de 3 collègues alors c’est dur, de se lever et de venir en se disant « Allez, il faut y aller », ce sont des périodes vraiment difficiles.

Moi qui suis là depuis 30 ans, je peux dire que les petits déjeuners et le fait de se retrouver en équipe ont apporté moins de stress. Je pense que c’est ce qui a fait que je suis restée là depuis toutes ces années. Avant on ne changeait pas de personnel, c’était des équipes qui restaient, maintenant le personnel s’en va.

On a la chance avec Aurore, d’être un super binôme et de bien s’entendre, mais quand une de nous n’est pas là, c’est très compliqué, on travaille deux fois plus.

 

Une journée type ?

Nous sommes très autonomes, on gère notre service, s’il y a un problème c’est nous qui devons le relever ce qui rajoute une pression supplémentaire de savoir comment gérer les priorités. On ne peut pas embêter la responsable d’hôtellerie tout le temps, d’où le fait qu’il faut être autonome.

Nous devons prioriser les urgences. La directrice et la responsable hôtelière nous font confiance pour l’organisation de notre journée, nous travaillons ensemble et nous les sollicitons pour les situations que nous ne pouvons régler en direct ou qui nécessitent une décision.

La responsable d’hôtellerie s’occupe de faire le lien entre les ASL (Agent des services logistiques) ou si on a une panne dans une machine, c’est elle qui va s’occuper d’appeler la personne en charge. C’est notre responsable direct pour les décisions importantes.

Dans notre métier, il faut se réinventer chaque jour, on ne pourrait pas faire deux fiches de postes types puisque ça ne serait pas juste comparé à tout le travail qu’on fournit, on se réorganise tout le temps.

Nos journées sont très variées, le tri du linge, celui de la salle à manger, on lave les uniformes du personnel, on le sèche, on le repasse puis on le range. On approvisionne aussi les draps.

Avec les 120 patients environ, nous sommes à 2 tonnes de linge par semaine à deux.  Par exemple, le lundi, on a environ 90 kg de blouses à traiter. Une blouse fait environ 200 grammes pour donner un ordre de grandeur.

Tous les jours, il faut être réactif, il faut s’occuper des combinaisons de nuits, des serviettes, des bavoirs, des gants de toilette pour que le personnel puisse travailler. La sœur Marie-Thérèse, présente encore sur le site de la Sainte-Famille, nous aide également du lundi au jeudi.

 

Qu’est-ce que vous pourriez conseiller aux nouveaux collaborateurs ?  

Dans notre métier, il faut avoir la facilité de prendre des initiatives, avoir confiance en soi. Il faut savoir ne pas suivre la fiche de poste à la lettre mais de se faire confiance.

Une personne qui doute, ça ne va pas. Il faut s’accrocher, le travail est dur physiquement et mentalement.

Le plus important est d’abord d’avoir confiance en soi et le reste marchera.