Portrait de collaboratrice, Ferda Erman, conseillère en économie sociale et familiale au service d’InterMédiation Locative pour Réfugiés

Portrait de collaborateur(rice), Solidarité

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Nous avons rencontré Ferda Erman, conseillère en économie sociale et familiale au CADA depuis janvier 2023. Elle travaille au Service d’Intermédiation locative pour réfugiés (IMLR).

Qu’est-ce qui vous a intéressé à la Fondation ou dans votre poste ?
La première chose que j’ai fait avant de postuler à la Fondation, c’était de bien analyser la fiche de poste, me renseigner sur la Fondation et ce qui m’a intéressé, c’est la diversité des missions. On ne fait pas qu’un accompagnement social, c’est plus que ça et pour un premier emploi c’est vraiment une bonne chose. On apprend beaucoup sur le terrain en comparaison à d’autres postes de conseillères en économie sociale et familiale dans d’autres services qui sont assez limités dans les missions. Ici le champ d’intervention est plus vaste.

Les missions sont vastes dans le sens où l’on fait beaucoup de choses à la fois. Par exemple, quand les personnes réfugiées arrivent au CADA, il y a plus de choses à faire car on essaie de faciliter beaucoup de démarches pour gagner plus de temps. Quand on oriente vers des partenaires, cela prend beaucoup de temps et les bénéficiaires ne sont présents que pour 18 mois au service d’Intermédiation Locative* en moyenne.

Quel est votre parcours scolaire et/ou professionnel ?
J’ai fait un Bac ES Economique et Social, puis j’ai fait deux années sabbatiques pendant lesquelles j’ai travaillé en restauration. Le social, est un domaine qui me tenait vraiment à cœur, j’ai toujours voulu travailler dans ce domaine. J’ai demandé à faire une année de prépa BTS, ce qui m’a permis de me remettre dans les études. J’ai fait un BTS ESF (Economie sociale et familiale), puis un diplôme d’Etat en conseillère sociale et familiale. Directement après l’obtention de mon diplôme, j’ai postulé ici. J’ai également travaillé dans le champ du handicap en tant conseillère en économie sociale et familiale et j’avais envie de changer de public. Dans le domaine du handicap, on réalise un accompagnement personnalisé et individualisé. Maintenant j’accompagne des familles monoparentales ou avec des enfants, mais aussi beaucoup d’hommes isolés qui viennent d’abord seuls puis qui font la demande de regroupement familial.

J’avais le choix entre plusieurs postes mais j’ai préféré ici. J’ai choisi la Fondation grâce à l’entretien avec Mme Julia Penel (directrice du secteur Solidarité). Elle a su installer de la proximité entre nous, c’est ce qui m’a vraiment fait pencher pour la Fondation. Elle m’a vraiment tout expliqué sur le CADA. Souvent dans les entretiens, quand on ne connaît pas la structure en face, on est mal à l’aise mais là directement Mme Penel m’a rassurée et m’a tout expliqué de A à Z. Les missions sont variées.

Quand j’ai postulé j’ai eu peur au début, quand on parle de personnes réfugiées, il y a la barrière de la langue et on a surtout peur de faire mal quelque chose. Et finalement le travail me plaît et correspond à ce qu’on m’a présenté.

En quoi consiste votre poste ?
Le Service IMLR accompagne uniquement les personnes ayant obtenu au préalable le statut de réfugié par l’OFPRA. Le service est un intermédiaire pour qu’ils aient accès à un logement, car quand ils sont demandeurs d’asile et qu’ils ont le statut de réfugié, c’est quasiment impossible pour eux d’obtenir un logement et ainsi pouvoir s’insérer socialement.

On favorise l’insertion par le logement. Notre travail est de suivre les demandes de logements sociaux, de les mettre à jour et ensuite on travaille avec les partenaires sociaux dans le but de trouver un logement définitif. Mon travail est également de leur apprendre à gérer un logement, les priorités, les finances…

Au sein du service il y a plusieurs référents : santé, citoyenneté… Je suis référente insertion professionnelle donc j’aide également les personnes à faire leurs CV et parfois je les accompagne même pour les distribuer ou les envoyer par mail. Je leur apprends également les codes et les démarches de la recherche d’emploi car cela peut-être très différent de leur pays d’origine. C’est nécessaire pour qu’ils puissent s’adapter et s’intégrer. Rien que les loisirs sur un cv, beaucoup ne voulaient pas les mettre car pour eux ça n’avait pas sa place. Mais en France c’est important pour que le recruteur sache qui on est en dehors du travail et notre savoir-être . Ou le comportement à avoir face à un recruteur, ne pas forcément lui serrer la main ou ne pas le tutoyer.

Le métier nous permet aussi de se former, je me suis vue proposer une formation pour apprendre à faire des CV que je n’aurais pas pu faire si je n’avais pas été référente.
Le service les accompagne et les sensibilise aux questions sur l’écologie, notamment tout ce qui est la consommation énergétique.

Un mot pour décrire votre métier ?
Patience, par exemple quand on se retrouve face à des personnes qui ne parlent pas Français en arrivant on a beaucoup de mal à se faire comprendre. En tant que professionnelle, je travaille beaucoup sur ma patience, surtout face à un public qui a vécu des choses qui ne sont pas faciles. Il faut se montrer compréhensible et compréhensif face à leur attitude et leurs récits de vie très durs. On est là pour écouter.